Mon chtit blog

Les rêves et les cauchemards, les créatures, la réalité et le virtuel...

posté le 15-10-2005 à 17:46:33

Sinsemilia - Bienvenu en Chiraquie

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Bienvenue en Chiraquie

 

Bienvenue mes amis,
Venez, venez, venez.
Vous êtes tous invités,
Soyez les bienvenus en Chiraquie.

Ici c'est chez toi
Oui mais ferme ta gueule, ferme ta gueule,
Ici y'a un roi
Et des seigneurs qui font c'qui veulent
Ici y'a des lois
Mais seulement pour le peuple, seulement pour le peuple
L'immunité en suprême privilège
La justice en l'état d'siège.

Bienvenue oh, oh, en Chiraquie
Démocratie s'fait monarchie
T'étonnes pas si ça chie
Bienvenue oh, oh, en Chiraquie
Bienvenue et constate le gâchis

J'entends les cris de la rue
Mais au château ça reste sourd
Tant qu'le peuple paie la dîme
Ca festoie à la cour
Si t'appelles au secours
On ressort les beaux discours
Voilà les bouffons du roi qui dansent et gesticulent
Leur mission: faire passer la pilule!
Leur méthode: de promesses en mensonges sans le moindre scrupule
Mais dîtes-moi, dîtes-moi, dîtes-moi, dîtes-moi,
Qui est encore crédule?

Bienvenue oh, oh, en Chiraquie
Démocratie s'fait monarchie
T'étonnes pas si ça chie
Bienvenue oh, oh, en Chiraquie
Bienvenue et constate le gâchis.

Pourtant qu'il est valeureux
Si souvent, si souvent, si souvent victorieux
Si souvent victorieux
Détournements de fonds;
Emplois fictifs;
Abus d'biens sociaux;
HLM de Paris;
Contemple les victoires de notre roi
Dans sa guerre, dans sa guerre, dans sa guerre contre la loi.

Ici c'est chez toi
Oui mais ferme ta gueule, ferme ta gueule,
Ici y'a un roi
Et des seigneurs qui font c'qui veulent
Ici y'a des lois
Mais seulement pour le peuple, seulement pour le peuple
Le message est clair pour une fois
Toi et moi on s'appelle "France d'en bas"
Et même si ta vie est un combat
Sache que tout le monde s'en bat dans leurs débats
On est juste des statistiques
Des braves bêtes bien sympathiques
Des marchandises qu'on oublie au fond de l'arrière-boutique
Valeurs marchandes de leurs trafics
C'que j'vois c'est pas du cinéma
Cette fois c'est pas qu'du Coppola
C'est au sommet de l'état
Que règne leur mafia.

Bienvenue oh, oh, en Chiraquie
Démocratie s'fait monarchie
T'étonnes pas si ça chie
Bienvenue oh, oh, en Chiraquie
Bienvenue et constate le gâchis.

Bienvenue oh, oh, en Chiraquie. (x5)

 


Commentaires

 

joliga17  le 01-03-2007 à 20:54:36  #

je te kiff nenette....change pas tu m'a l'air super...ti kiss

lafolle  le 17-10-2005 à 19:39:49  #

purrééééeee jai les meme gout que toi !!! elle est tro^p bien cett chanson etvraiment troopppppppppppppppppppppppp réaliste!!!Rire1

 
 
posté le 15-10-2005 à 17:45:31

Biographie Sinsemilia

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BIOGRAPHIE :
Sinsemilia est né de la passion commune de trois copains d'enfance pour la musique et plus particulièrement le reggae. Aux premières répéts dans la chambre de l'un ou de l'autre succède la volonté d'aller plus loin. Le groupe s'agrandit (Mike au chant, Rike au chant et à la guitare, Natty à la basse, Ivan à la batterie, Zaz aux claviers, Karine et Luc au saxophone, Roukin aux percussions et flûte, Fafa à la trompette et Rachid au son) et commence à tourner sur Grenoble et la région. Après quatre années de concerts, le groupe est prêt à se vendre sur cd et enregistre son premier album en 1996. "Première récolte" se vend honorablement et fait le bonheur d'un public de plus en plus nombreux.

 


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posté le 15-10-2005 à 17:41:21

Tryo - Désolé pour Hier Soir

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Désolé pour hier soir

 

 

Réveil matin 15 heures, j'me réveille comme une fleur, marguerite,
dans le bitume a la tête comme une enclume
Réveil matin 15 heures, j'me réveille comme une fleur, ça va les gars bien dormi ?
pas de réponse tant pis

Putain les gars abusé qui c'est qui a fini le café ? oh ça va, ça va tu vas Pas nous gonfler
Qu'est ce qui a guiz' t'as quelque chose à me dire? ben hier t'étais pas Bourré, ouais, t'étais pire ! oh!
Prise de conscience 16 heures j'fais mine d'aller me coucher je mets les mains Dans les poches
Défile le cours de ma soirée les tickets de carte bleue quelques tickets de Caisse me font remonter le temps oh putain merde, ma caisse !
Ta Ferrari n'est pas là ? tu n'la pas prise avec toi ? t'as du la laisser au Milieu du parking du macumba
J'ai la mémoire qui flanche et les yeux rouges et en plus, surprise ! dans ton Lit ça bouge
Sur ce coup la man t'as été un homme t'as ramené le croisé de Jackie Sardou et D'un pokémon
T'as du style, t'as du style, t'as du style héé mon frère, quand tu vois double Tu ramènes de la bombe nucléaire.

Désolé pour hier soir d'avoir fini à l'envers
La tête dans l'cul, l'cul dans l'brouillard
Les gars désolé pour hier
Désolé pour hier soir d'avoir fini à l'envers
Promis demain j'arrête de boire, hier c'était la dernière

Bon ben, on s'appelle
Fille remerciée 17heures je provoque une assemblée
J'ai des relents de gin de vodka de sky et de saké
T'as l'œil qui part en vrille, y a des coins dans vos sourires
On me cache quelque chose qu'ai-je pu bien faire de pire
Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man
Arrête l'alcool tu deviens grave
Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man
Arrête l'alcool tu deviens grave

Mais je sais pas, rappelez moi, j'me souviens pas les gars
Ben, t'étais grave hein ? t'as pété ton câble, souviens toi
Hé ho, hé ho ! t'es monté sur l'chapiteau accroché au cordage
T'as failli t'aplatir comme un blaireau
Hé ho, hé ho ! tu voulais pas redescendre
Quitte à vivre en hauteur c'est mieux que de se pendre

Désolé pour hier soir d'avoir fini à l'envers
La tête dans l'cul, l'cul dans l'brouillard
Les gars désolé pour hier
Désolé pour hier soir d'avoir fini à l'envers
Promis demain j'arrête de boire, hier c'était la dernière
Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man
Arrête l'alcool tu deviens grave
Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man
Arrête l'alcool tu deviens grave

Me voila donc fin prêt pour de nouvelles résolutions
Un esprit de sainteté dans un super corps de champion
Me voila donc prêt j'me colle devant la télé soupe aux légumes bol de thé
Et qu'on me foute la paix
Si faut qu'on puisse à ce point être mal le lendemain
Dans son canap', dans son canap' on est bien
A quoi bon sortir se foutre la guerre
Plus jamais j'vous jure, plus jamais comme hier
"hé mali !"0
Hé ho, hé ho! qu'est c'que tu fais avec ton verre d'eau ?
C'est l'anniv' à titi aller on va se taper l'apéro
Hé ho, hé ho ! aller mali-mali bouge tes fesses
T'as promis à titi il faut tenir ses promesses

Et désolé pour ce soir si je finis à l'envers
Mali, on s'retrouve au comptoir, titi fête son anniversaire
Et désolé pour ce soir si je finis à l'envers
Après celle la j'arrête de boire, laissez moi juste la dernière
Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man
Arrête l'alcool tu deviens grave
Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man
Arrête l'alcool tu deviens grave

 


Commentaires

 

lafolle  le 17-10-2005 à 19:41:06  #

encore une fois puréeeeeeeee jaime trop cett chanson toute cell de tryo et de sinse jlai connai par cooeur et je ne suis pa une demeuré qui écoute nrj!hein! jconnai sa depui longtemmmmmmmmmmmmmmmmp

 
 
posté le 15-10-2005 à 17:40:12

Tryo - Maux de Bush

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Maux de Bush

 

 

Moi qui croyais la bataille des Francs dépassée
Moi qui pensais que l'âge, nous éloignerait du Moyen Age
Où sa majesté pour quelques Louis d'or
Rêvait en douce, d'un nouveau château fort
Tranquille comme un chevalier pendant les croisades
Qui demanderait une paille au cafetier, pour sa limonade
Yeeeah !

Dieu quel idéal, l'air politico-animal
Au nom de son instinct et en lutte pour sa survie
Attaquer le voisin avant que l'autre ne le fasse aussi
Comme un shérif en plein dans un cartoon
Qui se taperait une mousse tranquille au fond du saloon
Yeeeah !

Moi qui imaginais Dieu en dehors de tout ça
Mais quelle furie s'est envoyé, militaire brandissant sa croix
Toute une armée bénie par le seigneur
Ca vous libère un peuple opprimé en moins d'un quart d'heure
Comme un scud, sponsorisé par une église
Qui enverrait ses prières, pendant que le général vise Yeeeah !

Moi qui attendais des grandes prouesses technologiques
Des frappes chirurgicales, des infirmières en balistique
Ce qu'il doit falloir être tête en l'air
Pour buter ses propres hélicoptères
Comme un bidasse qui se prendrait pour Stallone
Et qui se prendrait en public la tête un peu dans tous les pylônes
Yeeeah !

Moi qui attendais avec impatience leur nouveaux scénario
Le pop-corn de l'année, un mélange Robocop et Rambo
Avec bien sur un p'tit brin d'exotisme
Une happy end en plein patriotisme
Mais il parait que Hollywood s'est fait doublé
Leur président leur a déjà piqué l'idée
Comme une blague qui ferait le tour du monde
On la raconte à ses enfants et on l'emporte dans sa tombe
Yeeeah !

 


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posté le 15-10-2005 à 17:37:11

Histoire Terrible.

J'ai rencontré Erik quand nous avions 16 ans, on était dans la même classe au lycée. J'avais déménagé peu avant, j'étais toute nouvelle dans cette ville et je n'y connaissais personne. Il sortait de l'hôpital où il venait de passer 6 mois à se soigner d'une leucémie, entre chimiothérapie et des médicaments qu'il supportait très mal. Il était difficile à soigner, pourtant les médecins pensaient qu'il était en bonne voie de guérison, les cellules cancéreuses ne proliféraient plus. J'avais déjà entendu parler de lui par d'autres élèves de la classe, et avant de le rencontrer, je le craignais, il me faisait peur, comme toujours la mort aux jeunes. Le jour où il est revenu en classe, j'ai été fascinée par son allure. Il devait peser 45 kilos pour une taille d'1 mètre 70, et malgré cela l'adjectif "fragile" n'a pas effleuré mes pensées, il avait un regard vaillant, courageux, droit. Des grands yeux gris qui avaient déjà vu la mort en face, à 15 ans. Je voulais le connaître, il me plaisait, il n'était pas comme les autres, que je trouvais parfois d'un manque de maturité affligent. Il m'a fallu plus d'un mois pour oser lui adresser la parole, les circonstances avaient joué en ma faveur, je cherchai depuis longtemps un prétexte pour l'aborder qui me fut donné alors qu'il s'était senti mal pendant un cours de maths. Comme j'avais fini mes exercices, le prof m'a demandé d'accompagner Erik à l'infirmerie.

Il ne voulait pas y aller, mais seulement respirer un peu d'air frais. Nous sommes restés assis sur un banc de la cour pendant une heure à parler de nous.

- Tu n'es pas pareille aussi, m'a-t-il dit pour entamer la conversation.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Une impression que j'ai eu la première fois qu'on s'est vus, quand tu m'as regardé.

- Oh ! tu avais remarqué.

- . Et depuis ce jour je me demande : "Mais qu'est-ce qu'elle attend pour venir me parler?"

Erik était très timide et moi aussi ; nous aurions très bien pu ne jamais nous adresser la parole. Le temps passa à toute vitesse, mais nous eûmes le temps de nous apercevoir que nous avions beaucoup de choses en commun, et surtout la même passion pour l'écriture, nous adorions Rimbaud pour sa poésie, plus jeunes, nous avions dévoré toute l'½uvre de Roald Dahl, et Saint-Exupéry était un personnage qui nous fascinait. Outre la littérature, nous partagions des rêves identiques : faire le tour du monde, vivre sur la mer en voilier.

On pourrait s'attendre d'un jeune leucémique ayant beaucoup souffert qu'il soit fermé, froid. Aigri, pour résumer. Ce n'était pas le cas d'Erik ; il voyait toujours les choses du bon côté, il ne s'apitoyait pas sur lui-même, et il refusait d'être plaint. Il avait en la vie une confiance rare. Je crois qu'il était vraiment unique.

Rapidement, je suis tombée amoureuse de lui, mais je ne lui ai jamais dit ; quand nous parlions d'amour, il disait qu'il ne voulait pas aimer, que c'était mieux comme ça, que tant qu'il n'était pas certain de guérir, il ne devait pas. Moi, je n'ajoutai rien quand il disait cela, cacher mes sentiments me plaisait peut-être, j'avais peur que les choses changent entre nous s'il l'apprenait, qu'il s'éloigne de moi. Nous avons eu six mois extraordinaires, comme hors du temps... Il reprenait des forces, les médecins avaient confiance, mais on ne pouvait jurer de rien, il était atteint d'une leucémie chronique. Nous étions très proches, complices, on se comprenait sans rien se dire, je savais le faire sourire quand il n'allait pas très bien et lui aussi. J'avais l'impression de l'avoir toujours connu.

Vers le mois de juin, il manqua les cours pendant plus d'une semaine. Il m'a appelée pour me dire qu'il allait bien, qu'il n'avait qu'une angine. Il ne voulait pas que je vienne le voir. Mais un soir, j'eus sa mère au téléphone : Erik était à l'hôpital depuis 3 jours. Il rechutait, les médecins ne comprenaient pas. Il voulait me voir. Ce fut un vrai choc pour moi. Je savais très bien que je pouvais le perdre à tout moment, mais j'avais évité d'y penser jusque-là, et cette réalité venait de me sauter au visage. Il était tard, l'heure des visites à l'hôpital était dépassée depuis longtemps, mais j'ai supplié mon père de m'y conduire, toutes affaires cessantes.

Cette nuit-là, j'ai pénétré dans un nouveau monde. Pour pouvoir lui parler, je devais mettre une blouse verdâtre, un masque et des gants. Au dernier moment, j'ai cru que j'allais renoncer, que je ne pourrais jamais aimer un garçon malade, cela me paraissait trop dur. C'est le sourire d'une infirmière qui m'a décidée, et je me suis lancée, j'ai poussé la porte de sa chambre. Quand il m'a vue, son regard s'est tout de suite illuminé, il était beau. Il voulut parler, mais je lui ai coupé la parole :

- Dis rien, laisse-moi parler. Je voulais te dire. Je t'aime, Erik. Ça fait longtemps déjà.

- Je voulais te dire la même chose. Je t'aime, Lyra.

Je pleurais, c'était tellement triste, je me sentais tellement mal, et je l'aimais tellement ; c'était vraiment difficile.

- Tu dois pas pleurer, ça va bien, tu verras, viens près de moi.

Je me suis assise au bord de son lit, il m'a pris une main, l'a serrée fort dans la sienne. Je me suis ressaisie, c'était lui qui était malade, et moi qui devais le soutenir. Je me suis allongée contre lui au-dessus des draps, il m'a retiré mon masque et m'a embrassée.

- Je n'ai pas le droit de faire ça, mais cette maladie n'a pas le droit de me retirer tout ce qui est bon. Tu verras, cette maladie, on va la vaincre, fais-moi confiance, je vais me battre !

- Tu es le plus fort, Erik, c'est toi le meilleur, je le sais ! Est-ce. est-ce que tu souffres beaucoup?

- Pour l'instant pas, mais ça va être dur, tu sais. Tu es prête à supporter tout ça ?

- J'irais jusqu'au bout du monde pour toi.



J'y serais vraiment allée. Cette nuit là, on s'est endormi tous les deux, comme ça. C'est l'infirmière qui m'avait souri qui m'a réveillée, elle était jeune, elle avait les larmes aux yeux. C'était l'heure où elle finissait son service, nous avons discuté. Elle connaissait bien Erik ; la première fois, ils étaient entrés à l'hôpital en même temps, il avait 13 ans, elle venait juste de finir son école d'infirmiers. Elle m'a appris que c'était le malade idéal, toutes les infirmières en étaient folles et son médecin l'aimait beaucoup. Ce qui la surprenait, c'était ma détermination, mais elle sentait que mes sentiments pour Erik étaient vrais. Il lui avait parlé de moi, il m'aimait vraiment, disait-elle. Et c'était vrai.

Nous devions passer le bac français cette année-là, je me suis présentée mais pas Erik qui l'a fait en septembre, un moment où il allait mieux. Sa santé allait en dents de scie, ce qui nous permettait quand même de vivre notre vie amoureuse. Il a été mon premier copain, et j'ai été sa seule et unique copine. Nous avons pu faire l'amour quelque fois, quand il pouvait sortir quelques jours de l'hôpital mais ça le fatiguait beaucoup ; vers la fin, nous n'avions plus le droit de nous embrasser à cause des microbes, mais Erik n'avait plus besoin de ça. Il ne lui fallait que de la tendresse, sentir ma chaleur.

Il admit très tard que c'était terminé, qu'il avait perdu. A ce moment là il n'en pouvait plus, la douleur ne lui laissait jamais de répit. Pourtant le sourire n'avait pas quitté son visage. Il était bien entouré, il avait sa famille et des amis venaient lui rendre visite assez souvent. Sur sa demande, les médecins ne se sont pas acharnés à le maintenir en vie, il était heureux de partir, et il l'avait mérité. Il est mort doucement, comme on s'endort. J'étais avec lui, c'était la nuit, tout était calme. Comme Antigone avec Hémon, avant qu'elle retourne enterrer son frère, nous avons parlé du petit garçon que nous aurions eu ensemble, car nous voulions nous marier s'il s'en sortait. Il n'avait de cesse de me répéter que je devais être heureuse, vivre. Aller au bout de mes rêves. J'étais couchée contre lui ; un instant il respirait, et à la seconde suivante c'était fini. Adieu Erik, je t'aime. Je ne suis allée chercher personne, je voulais le garder encore juste pour moi. J'ai pleuré sur lui longtemps puis je me suis endormie. A mon réveil, deux heures plus tard, le jour commençait à se lever, je pouvais distinguer les traits de son visage ; il était paisible, on n'y voyait pas les ravages de la douleur. Je suis sortie de la chambre comme une somnambule et j'ai appelé le médecin :

- C'est fini.

Je me suis évanouie, j'étais en état de choc.

A mon réveil j'étais chez moi, sur mon lit. Ma mère me regardait dormir.

- Son médecin dit qu'il est mort heureux.

- . comme il a vécu.

C'était terrible, simplement. Je n'arrivais plus à retrouver qui j'étais, je sentais clairement la cassure de mon c½ur. J'étais devenue une autre personne ; une part d'Erik avait survécu en moi.

- Maman, faut que tu le saches, je suis enceinte.

- Depuis combien de temps ? Qui est le père ? Tu as trompé Erik ?

- Ça doit faire 3 mois. C'est l'enfant d'Erik. et le mien. notre bébé.

Je caressais mon ventre, comme il l'avait fait la veille avec amour. Qui allait me donner cet amour, maintenant ? C'était le mois de mai, et pourtant je grelottais, rien ne pouvait me réchauffer.

- Il savait pour le bébé ?

- Oui. Et non, ce n'était pas son idée. C'est un accident. Mais nous l'avons aimé dès que j'ai su.

- Vous avez fait ça à l'hôpital ?

- Non, c'est la fois où j'ai insisté pour que je médecin me le laisse pendant une journée. C'est la dernière fois que nous avons fait l'amour, mais nous n'avions pas prévu de le faire.

- Comment vas-tu l'appeler ? Vous aviez décidé ?

- Non. Si c'est un garçon, ça ne sera pas Erik, nous étions d'accord là-dessus.

J'avais tout fait pour cacher ma grossesse, et maintenant, j'avais envie de l'afficher. Je trouvais joli mon corps, mon ventre. J'avais envie de le revendiquer, de crier partout j'attends un enfant de l'homme que j'aime ! Mais cet homme là était mort, avant même d'en devenir un.
Je ne voulais pas rester à pleurer chez moi, je me suis habillée avec des vêtements qui laissaient deviner mon état, et je suis retournée à l'hôpital où je savais que ses parents seraient. Quand je marchais dans la rue, les gens me dévisageaient, jamais très longtemps, il y avait dans mon regard quelque chose qui faisait peur. Je suis allée dans sa chambre, elle était vide, on y faisait le ménage. La femme m'a demandé :

- C'était vous, la petite amie du jeune homme qui était là ?

- Oui, c'était moi.

- Ses parents parlent avec ses médecins, dans la salle là-bas. Dites, vous ne seriez pas enceinte ?

J'ai hoché la tête, ces mots m'avaient rendu le sourire, j'étais fière.

Je suis partie rejoindre la famille d'Erik. Ils étaient tous là. Les traits tirés, leurs mouchoirs à la main. Son grand frère m'a serré dans ses bras, ça m'a fait du bien. Il a regardé mon ventre : "Erik me l'avait dit. Félicitations." chuchota-t-il. Le médecin m'a dit qu'il voulait me parler seul à seule. Nous sommes sortis de la pièce. Il m'a donné une lettre d'Erik et un paquet, qu'il voulait que j'ai après sa mort.

- Ses parents souffrent beaucoup.

- Et moi ça ne compte pas ?

- Ils vous aiment comme leur fille. Et vous souffrez aussi. Cependant, vous avez eu avec lui des moments qu'ils n'auront jamais plus. Vous étiez avec lui quand il est mort.

- C'était avec moi qu'il voulait être. Ils savent pour ça ?

- Ça quoi ?

- Notre enfant, vous n'aviez pas remarqué ?

- Maintenant que vous le dîtes, c'est évident. Alors Erik vous aura laissé un bébé ; vous êtes heureuse ? Je pense que ses parents le seront, allez leur dire.

- Lyra a une nouvelle à vous apprendre, déclara le docteur en rentrant dans la pièce.

- Oui, euh. j'attends un enfant, l'enfant d'Erik.

- Le tien aussi, ajouta sa mère.

Ils prirent cela très bien, ils étaient ravis, et ils furent tout à fait d'accord pour m'aider financièrement. J'étais heureuse d'attendre cet enfant, j'aurais voulu qu'il ne naisse jamais, garder toujours en moi ce cadeau d'Erik. J'avais peur pour la suite, accoucher, élever l'enfant tout en essayant de mener une vie normale, faire mes études. Saurai-je l'aimer, ce bébé ? Ne me rappellerait-il pas trop son père, cet homme qu'il ne connaîtrait jamais ? Ne me reprocherait-il jamais sa naissance, d'avoir eu pour maman une adolescente.

Je n'étais plus si sûre d'être une adolescente. J'étais une femme à part entière. J'avais traversé des épreuves terrifiantes, mais je ne m'étais jamais retournée, je n'avais jamais songé à faire demi-tour. Mon histoire avec Erik a été courte, mais intense, nous avons vécu pleinement cette relation, et je ne regrettais rien.

J'étais une femme, mais encore une enfant, en un sens ; j'avais construit ma relation avec Erik comme un enfant fait une tour avec des cubes : avec enthousiasme, alors que je savais que ma tour s'effondrerait un jour. J'avais vécu des choses exceptionnelles, mais il n'en restait rien, ou presque. J'en ressortais comme mise à nu, vidée. Il restait juste ce bébé qui grandissait en moi.



J'ai pensé à mourir aussi. Heureusement qu'il y avait l'enfant ; il devait vivre, lui, les choses que son père ne devait jamais avoir fait, c'est lui qui devait les vivre. Alors j'ai survécu. Jour après jour. Je n'ai pas passé mon bac, j'étais incapable de travailler, je n'avais pas goût à cela. Pendant 4 mois, je me suis reconstruite progressivement. Je me suis mise à peindre, et j'écrivais plus que jamais. J'ai écrit et illustré des petites histoires pour mon bébé. En septembre j'ai recommencé à étudier, j'ai suivi les cours de terminale par correspondance. J'avais su que j'attendais un garçon, et j'ai décidé de le nommer Arthur, en souvenir de Rimbaud, et parce qu'"On n'est pas sérieux quand on a 17 ans", je voulais que mon Arthur ne soit pas sérieux à 17 ans, je voulais qu'il vive heureux, léger, insouciant. Je ne lui aurais tout de même jamais interdit d'aimer une jeune fille malade. La maladie d'Erik ne nous a jamais empêché d'être heureux. Grâce à elle, nous avons profité des moindres moments de notre vie, la brièveté a rendu tous les instants plus beaux.



Le temps a passé, aujourd'hui je crois que je suis heureuse. Mon fils va bien, c'est un enfant adorable ; il ressemble à son père. Comme lui, et l'auteur dont il porte le nom , il est poète. C'est curieux de dire cela d'un enfant qui n'a pas encore 6 ans, pourtant, je lui trouve une sensibilité différente, il ne ressent pas les choses comme d'autres enfants. Est-ce l'amour dans lequel il a été conçu qui a permis cela ? Je n'en sais rien, mais j'aime y croire.

D'Erik, il ne me reste pas grand chose. Une écharpe multicolore qui était dans le paquet que j'ai reçu après sa mort (il trouvait que le noir ne m'allait pas.), des dizaines de poèmes que je n'ai toujours pas relus, une photo de lui où il est vraiment lui : on dirait le soleil. J'ai oublié l'Erik des derniers jours. Et j'ai Arthur, bien sûr. Pour l'instant, je n'ai plus eu de copain, il me faut du temps "

 


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